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mercredi 8 mars 2017

15 mois (et un jour) déjà !

Aujourd'hui, la crevette a 15 mois (et fête ça avec une jolie gastro). L'occasion de faire un petit bilan ( et de poster enfin un article ! oui, je ne suis pas très assidue) et de faire le point sur tous les progrès faits par cette petite chipie qui occupe bien mes journées.

Quelques chiffres :
9,540 kg
77 cm
8 incisives
0 allergie (on croise les doigts)
chausse du 19
1 tétée le soir et parfois au goûter mais se rattrape la nuit où elle peut facilement téter trois – quatre fois



marche depuis ses 11 mois
a une tendance cascadeur kamikaze : l'escalier ne lui fait pas peur, elle grimpe allègrement sur le lit de sa sœur, sur les différents marchepieds et escalade les chaises et les canapés sans savoir en descendre, ce qui m'a déjà valu quelques frayeurs
ne comprend pas ou ne veut pas comprendre le sens des mots « non » et « stop »
adore fouiller dans mon sac et me faire les poches (et en sort tout un tas de choses plus ou moins dangereuses : gel hydro-alcoolique, petits cailloux ramassés par sa soeur, rouge à lèvres, clés ...)
dit : « papa » (pour son père et pour Barbapapa), « maman », « Nana » (pour appeler sa sœur), « tatie », « papé », « papi », « mamie », « concon » (tonton … oui, il est ravi!), « coucou », « papo » (chapeau), « t'aime », « chhhhhh » (chaud), « té' » (tiens), « pé » (pied), « tata » (à table), « babum » (ou un truc du genre, pour dire ballon), « bombé » (tombé), « mémé » (bébé et porte-bébé), « kako » (gâteau), « ker » (cuillère), « gring-gring » (guitare) « toc toc toc » en tapant contre la porte notamment quand sa sœur veut jouer tranquillement dans leur chambre, « padon » (pardon … souvent accompagné d'un calin après avoir mis une bonne beigne à sa sœur), « ké » (clés), « poupée », « gongongon » pour dire qu'elle veut de l'eau, « ooooo » pour dire là-haut et « baaaa » pour dire là-bas, «  waou » pour s'extasier devant tout et n'importe quoi, utilise « coco » pour tout un tas de choses (chaussures, chaussons, manteau, compote … à toi de te démerder en fonction du contexte), « pas » avec de grands signes de la main quand elle ne veut pas ou plus de quelque chose, « 'core » pour dire encore ou d'accord, « dodo » en s'allongeant par terre pour dire qu'elle a sommeil, fait de petits claquements de langue pour dire qu'elle a faim ou pour désigner sa tétine, et son mot préféré : « boire » quand elle veut téter, en tirant allègrement sur mon tee-shirt, voire en y mettant carrément les mains (ce qui en fonction de la situation peut être un peu gênant … je n'ai cependant pas le monopole car elle a déjà fait le coup également au Daddy et même à sa sœur, qui était morte de rire) En somme, c'est déjà une sacrée pipelette et j'ai peur de ne pas pouvoir en placer une plus tard entre elle, sa sœur et leur père !
sait faire des bisous quand ça lui chante et adore surtout en faire quand c'est le moment de dire au revoir au téléphone
porte les vêtements que sa soeur portait à 2 ans et demi
fait sérieusement concurrence à sa sœur pour le titre de plus grande râleuse de tous les temps
adore faire la sieste contre maman et s'endort le soir au sein ou dans le porte-bébé (non, je ne sais pas faire les bébés qui s'endorment tranquillement une fois que tu les as posés dans leur lit)
s'incruste régulièrement (pour ne pas dire toutes les nuits) dans notre lit dans lequel elle passe la majeure partie de la nuit
fait « popa » (tope là) et « kek » (check)
pourrait manger toute la journée si on la laissait faire
« débarasse » quand elle a fini de manger, c'est à dire qu'elle fait tout valser à grands revers de bras
va chercher son manteau ou ses chaussures quand elle veut aller se promener
peut faire de grosses colères quand on la contrarie (le meilleur exemple ? Quand tu la sors du bain mais qu'elle y serait bien encore restée … tu as alors droit à la grosse crise de larmes accompagnée de cris comme si tu lui avais arraché un bras)
adore faire les gros yeux
a peu de cheveux et j'ai donc régulièrement le droit à « c'est une fille ou un garçon ? » alors qu'elle porte une robe rose et un nœud dans les cheveux. Ce à quoi j'ai souvent envie de répondre « c'est un garçon mais j'ai décidé de lui compliquer la tâche concernant son identité sexuelle, des fois qu'il soit trop équilibré ! »
fait bravo et coucou
vient systématiquement me marcher sur les orteils quand je suis pieds nus
pourrait se nourrir exclusivement de frites
adore jouer à faire les marionnettes
a compris l'aspect social du rire, c'est à dire qu'elle se « force » à rire dès qu'elle entend quelqu'un rigoler
aide à ranger mais est quand même sacrément plus douée pour mettre la pagaille en un temps record
adore la musique et chante à coup de « aaaaahhhhhh » au volume sonore impressionnant
danse à tapant des pieds
se pique des fous rires adorables avec sa sœur
fait le poisson dès qu'on prononce le mot (même si c'est simplement pour énoncer le menu du déjeuner)
se mouche
montre tout ce qu'elle veut avec son doigt 
adore jouer avec les télécommandes, les téléphones et les clés (tout ce qu'elle n'a pas le droit de toucher quoi)
ressemble énormément à sa soeur physiquement mais a un caractère très différent même s'il est également bien trempé
peut être à la fois hyper pot de colle et super indépendante
fait le bonheur de toute la famille et de sa maman, qui est complètement gaga même si elle la rend chèvre et qui mesure tous les jours la chance qu'elle a de l'avoir

Et vous, que font ou faisaient vos bouts de chou à 15 mois ?

lundi 24 octobre 2016

Ce qui change avec le deuxième

- Tu te poses beaucoup moins de questions sur l'allaitement : j'allaiterai la crevette je ne sais pas jusqu'à quand et je ne me pose même pas la question; je ne compte pas le nombre de tétées et ne cherche pas particulièrement à la "régler" et le regard des autres me pèse beaucoup moins.

- Avec le premier, tu passes de couple à famille et c'est parfois difficile à gérer. Avec le second tu agrandit simplement la famille.

- Tu investis beaucoup moins dans le matériel de puériculture : tu es déjà équipée pour l'essentiel et tu ne te fais plus avoir avec les trucs qui ne servent à rien.

- Tu te poses beaucoup moins de questions sur le sommeil : oui, la crevette se réveille encore la nuit alors qu'elle a 10 mois, oui, elle s'endort au sein ou dans le porte-bébé, oui, elle finit parfois la nuit dans notre lit, et alors ?

- Tu ne te trimballes plus toute la maison quand tu sors avec bébé : une couche, un nécessaire de change et hop c'est parti !

- Tu es un peu moins psychorigide sur l'hygiène : quoi, elle se traine par terre au parc ? quoi, elle a bouffé un brin d'herbe ? Elle s'immunise !

- La première ne t'apparaît plus du tout comme un bébé et tu hallucines tous les jours de voir combien elle a grandi.

- Tu t'étais tellement préparée à ce que ce soit l'apocalypse que tu te dis que finalement, tu ne t'en sors pas si mal.

- Tu flippes déjà à l'idée de son premier anniversaire et de Noël qui approchent parce que ton appart ressemble déjà à un magasin de jouets et que maintenant, les cadeaux ça sera "fois deux".

- Tu n'accoures pas chez le médecin au moindre nez qui coule.

- Tu fais beaucoup moins de shopping : elle récupère les vêtements de sa grande soeur (même si tu te fais quand même plaisir avec quelques pièces coup de coeur).

- Tu croises les doigts pour qu'elle ne soit pas allergique, ou si jamais elle l'est, pour qu'elle ait les mêmes allergies que sa soeur (non, mais t'imagines le menu si j'en ai une allergique au lait, à l'oeuf et à l'arachide et l'autre allergique au soja et au riz par exemple ?)

- Tu as enfin compris l'utilité d'avoir un parc quand tu vois ton sol jonché des mini pièces de Lego de la première.

- Tu ne peux pas te reposer pendant que bébé dort puisque la grande, elle, est en pleine forme.

- Tu la laisses fatalement plus pleurer que la première au même âge parce qu'il faut bien qu'elle attende un peu pendant que tu douches la grande ou prépares à manger.

- Tu as très vite imposé un rythme : c'est elle qui doit s'adapter au rythme de la famille alors qu'on avait tendance à faire tourner notre vie et nos journées autour de la grenouille.

- Vu que tu penses t'arrêter à deux, tu essaies de te débarrasser des affaires des filles dès qu'elles ne servent plus mais elles s'entassent quand même et c'est un peu la crise du logement à la maison. (D'ailleurs, si ça vous intéresse, j'ai créé une page Facebook : Le Vide Dressing de Baby Storming)

- Tu ne te poses pas la question de sortir ou pas sous la pluie ou dans le vent : tu as la grande à aller chercher à l'école.

- Tu te rends compte que tu as beau faire le zouave, tu n'arriveras jamais à la faire rire autant que sa grande soeur, et c'est juste magique de voir autant de complicité.

- Tu dois gérer la jalousie de l'une et de l'autre.

- Tu es beaucoup moins assidue sur les rendez vous mensuels chez le pédiatre.

- Tu t'émerveilles de voir ta grenouille être une super grande soeur.

- Tu te prends beaucoup moins la tête de manière générale.

Et vous, c'est quoi qui a changé avec le deuxième ?


mardi 27 septembre 2016

Plus de peur que de mal (ou notre petit miracle)

Pour résumer les épisodes précédents, après une fausse couche qui rendait cette nouvelle grossesse un peu angoissante, une anomalie, à savoir une clarté nucale épaisse, a été détectée lors de l'échographie du premier trimestre. Après un rendez-vous chez une généticienne, nous avons décidé d'avoir recours à une biopsie du trophoblaste pour être fixés quant à la santé de notre bébé.

Deux jours après, le téléphone sonne : c'est le département de génétique de l'hôpital. Les premiers résultats du cariotype sont bons : pas de trisomie ni de monosomie ! Ce bébé est chromosomiquement "normal" et ... c'est une petite fille ! C'est un premier soulagement de savoir que les plus gros risques d'anomalie sont écartés mais j'ai du mal à être sereine. Chaque résultat d'examen est un pas de plus mais ne fait qu'annoncer le prochain, où on redoute une mauvaise nouvelle : résultats approfondis du cariotype, échographie morphologique anticipée et échographie cardiaque de foetus. Après cela, et seulement après cela, nous reprendrions le cours d'une grossesse "normale". 
Cependant, savoir qu'il s'agit d'une petite fille permet de se projeter un peu davantage, même si cela reste difficile : et si tout cela s'arrêtait ? Une pensée qui ne nous quitte pas.

Deux semaines après, nous recevons un courrier. Les résultats approfondis du cariotype sont normaux. Notre petite fille, désormais appelée la "crevette", va bien et ne présente aucune anomalie génétique. Le risque de malformation, notamment cardiaque, n'est toutefois pas écarté et cette grossesse peut encore être menacée par une malformation vitale. L'épée de Damocles est bien toujours là.

À 17 semaines d'aménorrhées est programmée une échographie morphologique anticipée pour s'assurer que le développement du foetus est normal et que ce dernier ne présente pas de malformation. Pour cela des spécialistes de l'hôpital Nord de Marseille font le déplacement. L'échographie va durer plus d'une heure et la crevette va être examinée sous toutes les coutures. Les deux médecins baragouinent des termes techniques, multiplient les coupes et les captures d'écran, on ne comprend pas grand chose, nous sommes suspendus à leurs lèvres ... et tout va bien ! Nous sommes rassurés mais une fois de plus, sur la réserve, dans l'attente de l'échographie cardiaque. Le médecin nous dit alors que cette grossesse ira à terme, que s'il y avait une malformation majeure à ce stade il l'aurait vue et que nous pouvions être rassurés. L'échographie cardiaque à venir pourrait éventuellement révéler une petite malformation (même si rien ne le laisse présager) mais le risque vital est écarté !!! Nous sommes tellement heureux et un peu sonnés, nous nous attendions tellement à devoir attendre encore.

Lorsque nous rentrons à la maison, nous nous empressons de dire à la grenouille que sa petite soeur va bien, que ça y'est, elle va vraiment avoir une petite soeur, que le bébé n'est pas malade. Et pour que cela soit enfin concret pour elle, nous allons l'après midi même choisir ensemble une petite paire de chaussons pour la crevette. C'est à ce moment là que je me suis autorisée pour la première fois à acheter quelque chose pour ce bébé. Ce bébé qui allait vraiment venir agrandir notre famille, ce bébé qui devenait enfin concret, ce bébé qui allait vivre.

Finalement, l'échographie cardiaque puis l'échographie morphologique du deuxième trimestre ne révéleront aucune anomalie et nous reprendrons le cours d'une grossesse "normale". Enfin ... "normale" ... Une grossesse plus sereine mais une grossesse dans laquelle je n'ai pu vraiment me projeter qu'à partir de 4 mois de grossesse, une grossesse pendant laquelle je n'ai pu affirmer à la grenouille qu'elle allait avoir une petite soeur qu'au bout de 15 semaines, une grossesse pendant laquelle j'ai eu énormément de mal à parler à ce bout de bébé en moi. Une grossesse qui finalement a été tout sauf normale et qui portera à jamais la trace de ces mois d'angoisse.

Plus de peur que de mal effectivement. Mais ces quatre mois d'incertitude restent parmi les plus difficiles de ma vie. Ne pas savoir si la vie que l'on porte verra le jour. Ne pas pouvoir se réjouir. Devoir gérer les questions d'un petit bout de 4 ans sur sa soeur, essayer de faire en sorte que le lien se tisse entre elles et en même temps, essayer de la protéger. Avoir la gorge nouée et le noeud au ventre à chaque fois que quelqu'un vous demande si vous êtes enceinte parce que votre ventre s'arrondit mais ne pas trop savoir quoi répondre parce que vous ne savez pas s'ils vous verront un jour serrer ce bébé dans vos bras. Avoir du mal à communiquer avec cette crevette même si on sait que tout va bien. Avoir la sensation de toujours se protéger "au cas où ...".

Mais être submergée par les larmes et un tsunami de soulagement le jour où j'ai enfin vu son visage, voir la fierté dans les yeux de la grenouille la première fois qu'elle a serré sa petite soeur dans ses bras, pouvoir voir les sourires de la crevette chaque jour qui passe, tout cela m'a un peu fait oublier combien cette grossesse a pu être difficile.

J'avais peur de ne pas trouver un prénom aussi symbolique pour la crevette que pour la grenouille qui a un prénom dont la signification est très forte. Mais la crevette porte toute son histoire dans son prénom : c'est notre "petit miracle".

Photo prise la veille de la naissance de la crevette

jeudi 22 septembre 2016

Une aiguille dans le ventre (ou la biopsie du trophoblaste)

Pour résumer les épisodes précédents, après une fausse couche qui rendait cette nouvelle grossesse un peu angoissante, une anomalie, à savoir une clarté nucale épaisse, a été détectée lors de l'échographie du premier trimestre. Après un rendez-vous chez une généticienne, nous avons décidé d'avoir recours à une biopsie du trophoblaste pour être fixés quant à la santé de notre bébé.

Rendez-vous tôt le matin à l'hôpital. J'ai mal dormi. J'ai fait tout un tas de recherches sur cet examen que je ne connaissais même pas : la biopsie du trophoblaste. Un nom barbare pour un examen qui est assez invasif : on va chercher à l'aide d'un aiguille à travers la paroi utérine des cellules de ce qui deviendra le placenta tout cela sous contrôle échographique. Je réalise que mon ventre ne sera plus une bulle enchantée, un milieu préservé pour mon bébé, une forteresse inviolable. Je cherche et l'examen est souvent décrit comme peu douloureux. Je suis un peu rassurée mais dans cette salle d'attente, je ne suis que stress et angoisse. J'ai encore l'odeur de la Bétadine dans le nez, celle avec laquelle je me suis douchée et ai lavé mes cheveux avant de partir. L'attente me paraît interminable, je trépigne sur ma chaise, j'espère qu'on appelle mon nom, j'ai des noeuds dans le ventre. Le Daddy est là, il essaie de m'apaiser mais rien n'y fait. On parle peu, on attend. Avec les minutes augmentent le stress et l'envie que tout cela ne soit que du passé.

Crédit image : FreeImages.com/Tulay Palaz

Et puis voilà, on m'appelle. Je découvre le médecin, il est assez jeune, je ne sais pas si cela me rassure. On arrive dans son bureau et je vois qu'il est directeur du département des grossesses à risque. Sachant que le risque de fausse couche suite à l'examen est essentiellement dû à la façon dont ce dernier est pratiqué, cela m'apaise un peu de savoir qu'a priori je peux faire confiance à ce monsieur (en même temps, je n'ai plus vraiment le choix). Il est gentil mais en même temps assez froid. Cela dit, en toute honnêteté, je suis tellement stressée que je ne dois pas vraiment appeler à une conversation sur le temps qu'il fait. Il nous réexplique comment l'examen va se dérouler et nous dit que le Daddy doit sortir car l'examen est pratiqué en milieu stérile. Je me retrouve donc seule, avec le docteur et une sage femme, allongée sur cette table d'examen face à un écran. On contrôle le rythme cardiaque et les mouvements du bébé puis on met en place le champ stérile. La salle est très silencieuse. On désinfecte, on désinfecte encore, le médecin ne touche plus rien si ce n'est ce dont il aura besoin pour l'intervention. On prépare l'aiguille, une longue aiguille (amis phobiques des piqures, passez votre chemin) et on l'enfonce dans mon ventre. Je ne regarde pas l'écran, j'ai trop peur de voir cette aiguille à côté de mon bébé. Je ne sais plus si je regarde le plafond ou si je ferme les yeux. Je me crispe. Je sais juste que j'ai mal, très mal. Le médecin fait comme une sorte de pompe avec l'aiguille pour aspirer les cellules du trophoblaste et j'ai l'impression qu'on m'aspire les tripes. Je veux juste que tout ça soit fini. Il fait un premier prélèvement mais il a peur qu'il n'y ait pas assez de cellules donc on y retourne (et là, j'ai envie de dire : youpi!). Voilà donc deux flacons prélevés, cela devrait être assez pour faire le cariotype. Je n'ai aucune idée de combien de temps je suis restée dans cette salle mais c'est terminé, on me met juste un pansement, on refait une écho pour vérifier que le bébé va bien, arrêt de travail pour deux semaines, quelques recommandations et voilà. Premier résultat du cariotype sous deux, trois jours et résultats plus approfondis dans deux semaines. Encore une attente qui s'annonce interminable. Mais après ça, cette grossesse restera sous surveillance : échographie morphologique anticipée, échographie cardiaque du bébé, j'ai entre mes mains un dossier de suivi intensif de grossesse. Cette période de ma vie qui pourrait être si insouciante n'est plus qu'une succession de rendez-vous médicaux et une angoisse permanente.

Je rentre à la maison. Je dois rester allongée pendant au moins 48 heures et rester calme pendant deux, trois semaines pour limiter le risque de fausse couche. (Honnêtement, c'est effectivement pour limiter le risque de fausse couche mais je dois avouer que de toute façon je n'arrivais pas à bouger. J'avais une énorme douleur dans le bas ventre, comme si on m'avait mis un méga coup de poing, donc je n'avais pas vraiment envie de courir un marathon ou de faire un grand ménage de printemps). Mode loque activé, la grenouille passe donc l'essentiel de son temps chez ses grands parents. Je suis seule à la maison, et je me surprends à parler pour la première fois à ce petit être dans mon ventre : "Allez, bébé, on fait une équipe ! Il faut que tu t'accroches !"

lundi 6 juin 2016

"Maman, les chauve-souris, si elles ont la tête en bas, elles vomissent ?" ou les bons mots de la grenouille

Ceux qui connaissent la grenouille ou qui me suivent sur les réseaux sociaux savent que la grenouille est une sacrée pipelette et qu'elle n'a pas la langue dans sa poche, et ce depuis toute petite. Remarques d'une logique implacable, questions existentielles et improbables, petits mots d'amour qui me font fondre, erreurs de langage trop mignonnes, tout y passe et c'est un petit florilège que je vous propose aujourd'hui.


"Je t'aime à la folie des contes de fées" (son petit mot d'amour préféré)


"Maman, tu m'as pas fait de bisou ! Tu exagères ! Tu te fous de moi !"  (12/06/2014)


"Calimero, il dit "c'est pas trop juste" (04/06/2014)


"Maman, pourquoi t'as des points de douceur ?" (pour tâches de rousseur, mais je crois que je préfère sa manière de dire) (10/06/2014)


"Dans ton ventre, y'avait un cornichon (au lieu de cordon) et papa il l'a coupé" (04/06/2014)


Moi : "Bonjour mon petit chat !"
La grenouille : "Je suis pas un petit chat ! J'ai pas de moustache !" (10/06/2014)


"Papa, il m'a prêté son nom mais moi j'avais pas envie !" (10/06/2014)

Moi : "Viens ma puce, on va acheter un pain au chocolat pour Papa."
La grenouille : "Pourquoi Papa il peut les pains au chocolat ?"
Moi : "Parce qu'il est pas allergique."
La grenouille : "Papa, il est allergique !"
Moi : "Oui, il est allergique … euh … aux chats !"
La grenouille : "Oh ! Il peut pas les croquettes ?" (15/06/2014)

Moi : "Je suis impressionnée, tu connais beaucoup de lettres"
La grenouille : "Non c'est moi, je suis impressionnée"
Moi : "Ah oui ? Pourquoi ?
La grenouille : "Je sais pas, c'est personnel" (17/06/2014)


"Maman, je t'aime à la conte de fées, je t'aime comme dans les histoires, je t'aime fort" (28/06/2014)


"Maman tu es formidable ... parce que tu es la plus forte du monde" (après 15h de vol pour aller en Australie) (11/07/2014) 


La grenouille au réveil : "Et pourquoi j'en ai pas quatre ? Pourquoi j'en ai que deux de mains ?" (bah oui, d'abord, pourquoi ?)


La grenouille : "Maman, tu es ma lune."
Moi : "Et toi, tu es ma petite étoile."
La grenouille : "Toi tu es ma lune, moi je suis une petite étoile, et Papa c'est mon soleil … On est la famille qui vit dans le ciel." (24/07/2014)


"Moi, j'aime bien marcher dans le caca de kangourou" (en Australie, évidemment) (27/07/2014)


"Tu vois, maman, la vache en bas ? Eh bah c'est un mouton" (c'est logique effectivement) (28/07/2014)


La grenouille : "Papa, prends moi dans tes bras"
Le Daddy : "Pourquoi ?"
La grenouille : "Bah parce que j'ai envie, c'est comme ça la vie." (13/08/2014)


La grenouille montrant une photo : "Oh, c'est une photo de moi dans mon ancienne crèche ! Ha ha ha, ça me revient du souvenir !". (13/08/2014)


"J'ai failli tomber, j'ai un peu buché" (pour trébucher ou plutôt très-bucher) (16/09/2014)


"Maman, les dinosaures, ils sont debout, ils marchent, et puis après leur os ils tombent." (où l'archéologie revisitée par la grenouille) (23/09/2014)


"Les mamans, elles sont pas très fortes pour gronder. Les papas, ils sont forts pour gronder, ils ont des gros sourcils" (01/11/2014)


"Maman, les gens qui sont morts, on pense quand même à eux. On peut leur envoyer des bisous loin loin loin, qui s'envolent dans le ciel, comme des étoiles filantes" (22/12/2014)


"- Dis, grenouille, c'est qui ta princesse préférée? "
- "Maman !" (14/04/2015)


La grenouille, après plusieurs semaines à dire qu'elle veut devenir astronaute : "non mais en fait, c'est nul astronaute. Moi, je voudrais voir les gens, et quand je serai astronaute, je pourrai pas voir les gens que j'aime. " (02/07/2015)


Moi : "Dis la grenouille, y'a quelque chose de spécial que tu voudrais manger ce soir ?"
La grenouille : "Prépare ce que tu veux maman. Si j'aime, je mangerais tout. Si j'aime pas, je mangerais ... moyen" (ou comment l'option "ne pas manger" n'est même pas envisageable !) (17/09/2015)


"Maman, les chauves souris, si elles ont la tête en bas, elles vomissent ?" (17/09/2015)


"Mais maman, je comprends pas, les princesses, ça sert à rien si elles font rien, qu'elles ont des serviteurs et qu'elles dorment tout le temps" (27/09/2015)


"Papa, c'est bizarre : on dit les hommes pour parler des hommes, les femmes pour parler des femmes, mais on dit aussi les hommes pour parler de tout le monde, c'est bizarre !" (07/11/2015)


La grenouille : "Maman, pourquoi tu parles de baleineau ?"
Moi, enceinte jusqu'aux yeux : "Bah, parce que maman se sent un peu comme un baleineau en ce moment. Tu trouves pas que je ressemble à une petite baleine ?"
La grenouille : "Non, une grosse !" (25/11/2015)


La grenouille : "Maman, ma petite soeur, c'est une friandise."
Moi : "Euh, oui, c'est à dire ?"
La grenouille : "Elle est belle !"  (13/12/2015)

La grenouille : "J'aime pas les choux fleurs." 
Moi : "Bah pourquoi tu dis ça ? Tu les manges bien quand maman les fait en gratin avec des pommes de terre et du chorizo ?!"
La grenouille : "C'est pour te faire plaisir maman."  (03/01/2016)

Moi : "Tu as une meilleure mémoire que moi ma puce "
La grenouille : "C'est parce que tu as un très très vieux cerveau " (23/01/2016)


La grenouille : "Je crois que Célia était pas là aujourd'hui à l'école"
Moi : "Ah oui ? La maitresse a fait l'appel aujourd'hui ?"
La grenouille : "Quelle pelle ?" (29/01/2016)


Le Daddy à la grenouille : " Hey, ma chérie, tu as les cheveux qui ont bien poussé! "
La grenouille : " J'ai plus un carré alors? "
Moi : " Bah tu as un carré long "
La grenouille : " J'ai un rectangle! " (28/03/2016)

Mamie à la grenouille : " Bah qu'est ce que tu as aujourd'hui? Tu t'es levée du pied gauche ?"
La grenouille : " Bah oui, je suis gauchère !" (07/04/2016)

Moi : "Grenouille, il va falloir que tu ailles te coucher, parce que t'es au bout du rouleau là."
La grenouille : "Au bout du rouleau de papier toilette ?"


La grenouille, en m'expliquant le fonctionnement de son lecteur CD : "Alors là tu vois maman, tu montes le son, et là tu le démontes"


Et vous, quelles sont les petites phrases de vos grenouilles ?

samedi 30 avril 2016

Quand la génétique s'invite dans ta grossesse


Pour résumer les épisodes précédents, après une fausse couche qui rendait cette nouvelle grossesse un peu angoissante, une anomalie à savoir une clarté nucale épaisse a été détectée lors de l'échographie du premier trimestre.

L'angoisse est là, l'abattement aussi, je ne sais plus quoi penser, ni si je dois espérer ou pas. Je fais des recherches sur Internet, je trouve tout et n'importe quoi, j'essaie de prendre du recul, de garder mon calme mais j'ai peur. J'en parle un peu autour de moi, on compatit, on m'écoute, je fonds en larmes, j'apprends que la même chose est arrivé à plusieurs personnes de mon entourage plus ou moins proche, avec des dénouements heureux ... mais pas toujours. J'ai peur. Les heures me paraissent des siècles.



Nous voilà finalement en rendez-vous avec une généticienne à l'hôpital. Dans la salle d'attente, une petite fille trisomique et ses parents. Je ne peux m'empêcher de les regarder, avec un regard un peu différent toutefois : notre famille ressemblera-t-elle à cette famille ? Les pensées s'enchainent comme souvent ces derniers jours. La consultante en génétique arrive. Dans son bureau, elle nous rééxplique la situation à l'aide d'illustrations et de schémas, nous redit qu'il y a un risque élevé d'anomalie génétique ; qu'il est donc conseillé de faire un caryotype, c'est à dire une analyse des chromosomes de la crevette pour voir si tout va bien ; que pour cela il faut procéder à une biopsie du trophoblaste si nous voulons un résultat rapide ou à une amniocentèse si nous sommes prêts à attendre quelques semaines ; que ces examens augmentent le risque de fausse couche ; que même si les résultats du caryotype sont bons, cela n'exclut pas un risque de malformation cardiaque importante et donc une surveillance accrue de la grossesse, une grossesse qui peut donc s'arrêter à n'importe quel moment … Tant d'informations … On se croirait de retour sur les bancs du lycée en cours de bio … Elle est agréablement surprise par notre calme … Si elle savait la tempête qui s'agite en nous … Pourtant nous ne sommes pas surpris par ce qu'elle nous annonce. L'échographiste et la gynéco nous avaient déjà bien expliqué les choses et j'avais fait mes petites recherches sur le net, nous étions donc préparés … mais cette grossesse reste en suspens.

Nous décidons assez rapidement d'avoir recours à une biopsie du trophoblaste, même si cela double les risques de fausse couche par rapport à une amniocentèse. Nous ne voulons pas attendre, c'est trop difficile, nous préférons être fixés au plus vite, pour nous, pour la grenouille et pour ce bébé. Cet examen est similaire à l'amniocentèse si ce n'est qu'au lieu de prélever du liquide amniotique, on prélève quelques cellules de ce qui deviendra le placenta. Intervention en milieu stérile, aiguille dans le ventre ... Jamais je n'aurais imaginé une grossesse comme celle-ci. Rendez vous est donc pris quelques jours plus tard. Nous essayons de positiver : grâce à l'analyse génétique, nous saurons avec certitude s'il s'agit d'une fille ou d'un garçon. Il faut bien essayer de voir le bon côté des choses même si ...


* A suivre *

mercredi 16 mars 2016

Quand un moment de bonheur se transforme en cauchemar (ou l'échographie du premier trimestre de la crevette)


Nous voilà donc avec l'échographiste, dans cette petite salle sombre, pleins d'espoir ... et un peu d'appréhension. L'examen se déroule normalement, on voit et on entend le petit cœur de ce bébé qui bat, on le voit vivre ce bébé, c'est tellement émouvant … et rassurant. Et puis … « la clarté nucale est un peu épaisse, il va falloir procéder à des examens complémentaires, des examens génétiques notamment » BIM ! Là, c'est le ciel qui nous tombe sur la tête. Quoi ?! Non ! Pas encore ! Pourquoi nous ? Pourquoi maintenant ?
« La clarté nucale est à 4,4 mm, c'est beaucoup et il y a en plus de ça un aspect d'hygroma kystique, c'est à dire d'oedème. Il y a un risque élevé de trisomie ou d'anomalie génétique, notamment le syndrome de Turner. Il est donc fortement recommandé que vous subissiez une amniocentèse. Même pas besoin de faire les marqueurs sériques, le test reviendra forcément positif et l'échographie est plus fiable pour détecter les éventuels problèmes. Vous allez devoir contacter votre gynécologue qui prendra contact avec un généticien. »
Face au docteur et à toutes ces informations, je fonds en larmes. C'en est trop. Il essaie de me rassurer, me dit que ça arrive régulièrement, qu'il s'agit simplement de tests pour s'assurer que tout va bien … J'entends, je comprends, mais je suis dévastée. Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Pourquoi ce bébé risque-t-il de ne pas voir le jour lui aussi ?
Et la grenouille ? Qu'est ce qu'on va lui dire ?

En rentrant, la grenouille voit forcément ma mine déconfite et exprime son inquiétude « Maman, qu'est ce que t'as ? » J'essaie de lui expliquer, sans être trop alarmiste. Je lui dis qu'on a vu le docteur, que peut-être le bébé est très malade, qu'on ne sait pas, qu'il va falloir attendre. Elle semble comprendre et s'inquiète forcément « Il va être mort lui aussi ? » Je ne savais déjà pas trop quoi répondre à cette question, maintenant je le sais encore moins.

Les jours se succèdent et les questions avec eux. Tout s'embrouille dans ma tête. Me voilà de nouveau dans le même état qu'au début de cette grossesse, à ne pas savoir ce qui va se passer, à ne pas m'attacher à ce petit bout qui pousse dans mon ventre. Me voilà face à des questions auxquelles je n'aurais jamais pensé avoir à faire face. Et si on nous annonçait une trisomie 21 ou un syndrome de Turner, on ferait quoi, concrètement ? Pas simplement sur le papier, pas simplement dans l'idéal, pas au pays des bisounours … là, en vrai, on ferait quoi si on devait faire un choix demain ? Serait-on prêts à élever un enfant « différent », à devoir aller sans arrêt à l'hôpital, à se dire que cet enfant sera toujours dépendant, que notre vie, notre vie de couple mais aussi notre vie de famille, ne sera plus jamais la même ? Pourrait-on imposer ce choix à la grenouille, car c'est elle qui devrait assumer si nous n'étions plus là ? Est-ce cela la famille qu'on imaginait ? Mais en même temps pourrais-je ôter la vie ? Pourrais-je faire face à ce sentiment d'être un monstre ? … Tant de questions, que nous n'avons pas encore vraiment à nous poser, puisque rien n'est sûr, mais qui nous hantent forcément.

Et puis ce sentiment de se dire que cette grossesse, enfin ce début de grossesse, sera peut être le dernier, parce que si ce bébé venait à disparaître, non, je n'aurais pas le courage, je n'aurais pas la force d'affronter une nouvelle grossesse et toutes ces angoisses, et je n'aurais pas non plus le désir d'imposer cela une nouvelle fois à la grenouille. Elle est encore si petite, si fragile et elle doit déjà faire face à des événements si complexes. On est déjà tellement désarmés face à cela quand on est adulte mais à même pas quatre ans ! Comment l'aider à traverser tout ça ? Mon rôle n'est-il pas de la protéger et ne suis-je pas en train de lui faire énormément de mal avec ce projet qu'elle n'a pas choisi ?

Ah la culpabilité ! La voilà qui repointe le bout de son nez ! Je m'en veux d'imposer tout cela à la grenouille, j'ai l'impression de la blesser, j'ai peur de la traumatiser et que la grossesse ne devienne pour elle quelque chose d'angoissant et de triste, alors que cela est censé être un moment de bonheur. Je me demande forcément si j'ai ma part de responsabilité dans ce qui nous arrive : ai-je fait quelque chose ? Est-ce ma faute ? Je pense aussi à ce petit bout qui pousse dans mon ventre, qui est là malgré tout, que j'imagine mais que d'une certaine façon je m'interdis d'aimer, pour me protéger sûrement, et j'ai mal ...

Je vais voir ma gynécologue en urgence, qui nous réexplique ce que l'échographiste nous a déjà dit et essaie aussi de nous rassurer … en vain. Elle nous prend rendez vous pour une consultation avec une généticienne et voir la suite des évènements. C'est le début d'une longue série de rendez-vous à l'hôpital.

* A suivre *

Et vous, comment s'est passé votre première échographie ? Avez vous eu aussi de "mauvaises surprises" ?

mardi 8 mars 2016

Une grossesse attendue mais redoutée (ou le bébé d' « après »)


Assez rapidement après ce drame qui nous était arrivé et même si nous avons laissé à mon corps le temps de s'en remettre, le Daddy et moi avons décidé d'agrandir la famille. J'avais peur mais je ne voulais pas rester sur cet « échec », et je voulais que la grenouille connaisse le bonheur d'avoir un frère ou une sœur. Et puis, si nous voulions cet enfant très fort cette fois-ci, tout irait bien, pas vrai ?

C'est ainsi que vers la mi-avril, alors que le Daddy amenait la grenouille à l'école, je me retrouvais à nouveau à faire pipi sur un bâtonnet et à voir deux traits s'afficher. J'étais heureuse et … terrifiée, tout comme le Daddy à qui j'annonçais le résultat dès son retour de l'école. Et si ça recommençait … J'appréhendais chaque passage aux toilettes. Je guettais le moindre saignement … Je ne voulais pas que ça recommence. J'aurais eu trop mal. Je m'en serais tellement voulu d'imposer cela une nouvelle fois à la grenouille. La grenouille, d'ailleurs, qu'allait-on lui dire ? Que devions nous faire ? La prévenir tout de suite, ou essayer de la « préserver » en lui cachant ? Je ne savais plus. Avec le Daddy, nous nous sommes mis d'accord pour ne pas lui dire tout de suite, pour attendre un petit peu sans trop savoir combien de temps exactement. Mais les enfants sont des éponges à émotions dit-on, et la grenouille ne déroge pas à la règle. Nous avons tenu trois jours, trois petits jours mais trois jours de galère pendant lesquels la grenouille était tout simplement invivable, enchaînant crise sur crise, même au milieu de la nuit, nous ne la reconnaissions plus. Je pense qu'elle sentait que quelque chose se passait et qu'elle en était exclue. C'est ainsi qu'elle a fait ressortir son mal-être et son besoin de savoir. Tout s'est calmé le jour où, à l'heure du déjeuner, je lui ai annoncé qu'un nouveau bébé s'était invité dans mon ventre : un énorme sourire a alors éclairé son visage, mêlant joie et incrédulité. « C'est vrai ? »

Evidemment, une fois la joie de l'annonce passée, elle aussi avait peur : « et il va partir lui aussi ? » Alors pendant les trois premiers mois, nous avons essayé de la rassurer tout en restant prudents … un vrai exercice d'équilibriste. « Il n'y a pas de raison qu'il parte, mais on ne peut pas savoir », « Pour l'instant, tout va bien »

Evidemment, elle a encore flashé sur des petits chaussons « trop mignons pour le bébé » mais nous lui disions qu'il fallait attendre encore un peu.

Et puis les semaines ont succédé aux semaines. Les signes de la grossesse étaient bien présents, même les nausées, celles dont j'avais été épargnée lors de la grossesse de la grenouille (bon, je ne me plains pas, c'était juste des petites nausées). Et puis une échographie de contrôle nous a permis de voir ce petit bout de crevette qui grandissait en moi, avec un petit cœur qui clignotait bien sur l'écran. Quel soulagement … même si l'inquiétude avait du mal à nous quitter complètement.

La grenouille aussi était inquiète, elle ne le disait pas forcément mais elle était couverte d'eczéma comme jamais. Nous avons mis du temps à relier ce problème de peau à ce que notre famille traversait à ce moment là, jusqu'à un rendez vous chez sa pédiatre, qui nous a permis d'ouvrir les yeux. De l'homéopathie, des mots réconfortants, et l'eczéma, comme l'angoisse, nous ont quittés.

Plus le temps passait, plus nous lâchions prise, surtout à l'approche du cap des trois mois. Nous commencions à en parler autour de nous. La sérénité se faisait doucement une petite place dans notre famille. Nous allions enfin être quatre. Tout allait bien.

Arriva alors l'heure de l'échographie du premier trimestre. Bien qu'a priori tout alla bien, nous avons tout de même préféré y aller sans la grenouille, encore trop marqués par l'expérience traumatisante de la dernière fois. Je me demandais si je pourrais enregistrer l'échographie, pour pouvoir la montrer à la grenouille, l'impliquer dans cette grossesse, et la rassurer. Mais, face à l'écran, je n'en fis rien … et je fis bien …

*A suivre*

Et vous, avez-vous vécu une "grossesse d'après" ? Comment cela s'est-il passé ?

dimanche 11 octobre 2015

Les Montagnes Russes (ou Récit d'une grossesse avortée)

(Suite à cette longue absence, voilà un petit bond dans le passé, l'hiver dernier, où nous avons du faire face à cette épreuve qu'est une fausse couche,  événement dramatiquement banal mais qui a profondément marqué ma vie de femme, de maman et la vie de notre famille, un événement qui explique en partie mon silence et dont j'ai besoin de parler aujourd'hui. Un texte écrit il y a quelques mois mais que j'ai décidé de partager aujourd'hui)

Fin Octobre : Je fais pipi sur un bâtonnet. J'ai des doutes, je devrais avoir mes règles, rien ne vient … Négatif

Je pars en vacances, je fais des centaines de kilomètres en voiture, je bois des apéros, je poursuis ma petite vie … me disant que ce retard provient probablement de la fatigue accumulée depuis la rentrée.

Une semaine plus tard : Je fais pipi sur un bâtonnet. Je n'ai toujours pas mes règles. Positif.

ATTACHEZ VOS CEINTURES, C'EST PARTI !

BIM ! L'effet d'une bonne gifle, le truc qui te laisse un peu sur le carreau. Tu as compris mais tu ne réalises pas vraiment. Ce bébé n'était pas prévu, mais je ne peux pas dire qu'il n'était pas désiré. Ce n'est pas particulièrement le bon moment, financièrement parlant. Mais l'écart d'âge avec la grenouille sera parfait. En même temps, niveau timing pour le congé maternité, c'est un peu pourri puisque ça tombe pendant les vacances d'été. Oui mais la naissance serait prévue pour début juillet, date à laquelle ma sœur revient en France pour un mariage … Les idées s'enchaînent dans ma tête, je ne sais plus quoi penser, je ne sais même pas si je suis heureuse ou pas, je suis simplement abasourdie.

Le Daddy est un peu dans le même état que moi.

Le lendemain, on l'annonce à la grenouille, parce qu'elle doit bien sentir qu'il y a quelque chose dans l'air d'inhabituel : « tu sais ma puce, je crois que maman a un bébé dans le ventre ». Réaction inattendue : « NON ! Je veux pas ! » Elle se blottit dans les bras de son père, me regarde comme si j'étais un monstre, pleure. C'est un choc pour elle aussi.

Nous l'annonçons à nos familles.

ATTENTION, ON MONTE !

Petit à petit, ce petit être fait sa place dans notre famille. La grenouille en parle souvent, a des petites pensées pour lui et de grandes questions, s'imagine en grande sœur même si parfois elle ne veut plus et préfère rester un bébé. On va lui acheter des chaussures et voilà qu'elle voit une petite paire de chaussons blancs « trop mignons pour le bébé ». On nous offre une brosse à dents électrique avec quatre têtes : « une pour moi, une pour papa, une pour maman, et une pour le bébé ». Elle se projette et nous projette avec elle. Difficile de rester raisonnable comme lors de ma première grossesse, on a beau savoir que rien n'est gagné, la grenouille nous voit déjà comme une famille, bébé compris. Et puis nous aussi, on l'imagine ce bébé, on fait du Tetris dans nos têtes pour savoir comment on va pouvoir les faire rentrer tous les deux dans la minuscule chambre de la grenouille, on se dit qu'on va devoir changer de voiture, on a même déjà des idées de prénom. Petit à petit, ce petit être se fait une place dans nos têtes … et dans nos cœurs, même si …

CA REDESCEND !

Je commence à avoir des petits saignements, un jour, deux jours … l'inquiétude commence à pointer le bout de son nez. Troisième jour, je fonds en larmes dans la salle de bain. La grenouille fait la sieste. Il faut que j'aille aux urgences, pour être sûre que ce petit être se fait bien une place dans mon ventre. On dépose la grenouille chez mes parents. Aux urgences, après une longue attente, on procède à des examens, examen gynécologique, prise de sang … Tout va bien, il n'y a a priori pas de raison de s'inquiéter, il arrive que les femmes aient des petits saignements en début de grossesse, il n'y a pas lieu de s'alarmer. Je suis rassurée … mais pas complètement sereine.

Le lendemain, on va chercher la grenouille. « Maman, le bébé est toujours là ? - Oui, mon cœur, pourquoi tu demandes ça ? - J'avais peur qu'il se soit envolé » ...

Les saignements passent puis reprennent quelques jours plus tard. Plus importants cette fois. J'ai rendez vous chez ma gynéco le vendredi suivant, je verrai ça avec elle à ce moment là. Mais je m'inquiète. On fête l'anniversaire de la grenouille. Je continue à annoncer la bonne nouvelle, même si au fond de moi, je ne suis pas sereine. Je nuance l'annonce avec des « on verra si ça se passe bien ... » Le soir même, je ne tiens plus, on retourne aux urgences. J'ai besoin d'être sûre que tout va bien. Longue attente, examen, échographie. L'interne : « Je vois bien un embryon, avec un cœur qui bat ». Le soulagement. Il est là, il grandit ! Je respire.

ET CA REMONTE !

La semaine passe, les saignements continuent, ils sont gênants mais je ne m'inquiète pas plus que ça. Je suis même étonnement sereine. Après tout, l'interne a dit que tout allait bien, à quoi bon continuer à se faire un sang d'encre ?

Le vendredi, je vais chez ma gynéco. Examen de routine, annonce de la grossesse, je lui parle des saignements. Elle veut quand même que je fasse une échographie en urgence, parce qu'il doit bien y avoir quelque chose. Elle me met en arrêt de travail pour deux semaines, quoi qu'il en soit je dois me reposer.

J'arrive à trouver un rendez-vous en urgence dans un cabinet de radiologie. Nous y allons tous les trois , le Daddy, la grenouille et moi. Pas moyen de faire autrement. Je ne veux pas y aller seule, appréhendant le résultat et nous n'avons pas le temps de trouver quelqu'un pour garder la grenouille. Attente, examen, Le Daddy se met un peu à l'écart avec la grenouille. Verdict : « il n'y a rien », pas de bébé, il est parti. BIM ! Le Daddy réapparait et me regarde, je lui fais non de la tête, il comprend et je fonds en larmes. La grenouille me regarde et ne comprend pas : « Maman, qu'est ce que tu as ? ». La seule réponse que j'ai trouvée : « le bébé s'est envolé, ma puce » pour reprendre ces mots qu'elle avait prononcés quelques jours auparavant. Elle ne comprend pas vraiment : « Mais il va revenir ? Mais il est où ? Et pourquoi il est parti ? ... » jusqu'à ce que le Daddy utilise les mots justes : « ma puce, le bébé est mort, il ne reviendra pas »

LA CHUTE !

Le soir même, on fête l'anniversaire de la grenouille en famille, après un dernier passage aux urgences pour s'assurer que tout aille bien pour moi.

L'atmosphère est morne et pesante, même si l'on essaie de masquer tout cela sous des sourires.

« Maman, le bébé, je l'aime à la folie des contes de fées, même quand il est mort ». Ma gorge se serre et j'étouffe un sanglot.

Une si petite chose mais qui laisse un si grand vide. Un avortement physique mais aussi un avortement de tout un tas de projets, d'un futur qui se dessinait, d'un futur tué dans l'oeuf, un futur qui n'était pas prévu, qui s'est imposé à nous mais qu'on commençait à apprivoiser et qui s'écroule brutalement.

Et puis il y a la culpabilité, celle à laquelle on ne devrait pas laisser de place mais qui est là malgré tout, se dire qu'on aurait du faire ci ou pas du faire ça, penser qu'on n'a pas désiré ce bébé assez fort et qu'il a préféré partir, imaginer qu'on a sa part de responsabilité, même si a priori on n'y pouvait rien. Se sentir  vide et seule, avant de se rendre compte que de nombreuses femmes de mon entourage sont passées par cette épreuve, mais que finalement sa banalité n'enlève rien à sa brutalité.

Je n'aurais donc jamais de deuxième grossesse menée à terme. Cette grossesse restera un fantôme. Ce souvenir douloureux est gravé en moi, dans ma chair, dans notre famille, dans notre histoire, je devrais immanquablement en reparler lorsque je retomberai enceinte. « C'est votre première grossesse ? » Non, ce sera la troisième, même si je n'ai qu'un enfant. J'aurais immanquablement peur que cela se reproduise. La grenouille n'est pas non plus sortie indemne de cette épreuve, elle en reparle parfois, à des moments incongrus mais toujours avec des mots d'une justesse surprenante.

Certains trouveront peut être cela déplacé ou impudique d'étaler cela sur un blog, ou même certains diront que « c'est pas si grave », que « ça arrive à plein de femmes », que « c'est mieux comme ça »,  c'est vrai, mais cela me fait du bien aujourd'hui de l'écrire et de le partager. Parce qu'au fond de moi, j'ai peur de l'oublier. La routine a repris le dessus si facilement que c'est un peu comme si cela n'avait jamais existé, comme si mon corps n'avait pas porté cette ébauche de bébé, n'avait pas perdu tant de sang, comme si nous ne nous étions jamais imaginé à quatre et avions été si près du but. Comme un fantôme qui est là mais qu'on ne voit pas.
Et j'espère aussi que certaines femmes se reconnaitront dans ce récit, se sentiront moins seules et surtout j'aimerais que cela ne soit pas un sujet tabou et qu'on puisse en parler librement. Parce qu'être enceinte est un événement fort dans la vie d'une femme, mais qu'il peut aussi parfois nous faire toucher du doigt la mort.




MAIS ON FINIT TOUJOURS PAR REMONTER !

Pour conclure ces montagnes russes émotionnelles, le lendemain, le Daddy me demandait en mariage … et je disais « oui » ...




jeudi 8 octobre 2015

C'est décidé, je reprends du service ! (Enfin !!!)

Voilà plus d'un an que je n'ai rien posté ici. J'ai "disparu" du jour au lendemain avec quelques photos d'Australie, de ces dernières vacances après lesquelles tout s'est enchainé beaucoup trop vite. Ma reprise du travail à temps complet et la rentrée de la grenouille à l'école ne me laissaient que peu de temps (et d'envie également, il faut bien l'avouer) d'écrire ici. Un rythme effréné entre la maison et le bahut, entre ma vie de maman et ma vie de prof qui ne laissait plus vraiment de place à ma vie de "bloggeuse". Une impression de passer mon temps à courir. Un temps libre se faisant de plus en plus rare et pendant lequel je préférais accorder de l'attention à ma grenouille et au Daddy. Puis des épreuves aussi, des moments difficiles sur lesquels je reviendrai peut-être mais que je n'étais pas encore prête à partager. Un temps pendant lequel j'avais besoin de prendre des distances avec ce blog. 

Alors j'étais moins là, mais j'étais toujours là … en pointillé. Surtout sur les réseaux sociaux et certain(e)s d'entre vous ont pu continuer à suivre les aventures de la grenouille sur Facebook et Instagram. Des petits bouts de vie, des clins d'oeil, des petits mots d'enfant, des instantanés … Parce que cet espace, c'est un peu mon chez moi, un endroit où j'aime bien revenir, enfiler mes chaussons, me glisser sous un plaid et laisser défiler mes pensées. C'est un peu un journal de ma vie de maman, un cahier dont je noircis les pages et qui me rappellent de bons (et moins bons) souvenirs ou des anecdotes oubliées quand je le feuillète.

Aujourd'hui, je reviens. Mon rythme de vie s'est un peu ralenti et j'ai un peu plus de temps et surtout plus d'envie. Le besoin d'écrire et de partager se fait à nouveau sentir. Alors c'est décidé je reprends du service ! et j'espère que vous serez toujours là.

jeudi 29 mai 2014

La grenouille et la cigarette

La cigarette fait partie de la vie de la grenouille : Daddy fume, Papi aussi fume … Faut-il se désespérer ? Peu importe, c'est un fait.

Elle ne souffre a priori pas de tabagisme passif : Daddy fume dehors ou à la fenêtre, Papi aussi. Petits poumons préservés.

Mais la grenouille observe, intègre, ne dit rien … et imite ! Ce qui donne des scènes parfois amusantes, souvent gênantes, voire carrément embarrassantes !

La grenouille, 21 mois
Nous sommes à un festival en plein air. Il y a des animations pour les enfants, des craies sur le sol pour que les petits gribouillent. Là, la grenouille se saisit d'un petit bout de craie, le glisse entre son index et son majeur, le porte à sa bouche, puis en soufflant dit : "Je fume" …

La grenouille, 24 mois
Le Daddy est à la fenêtre en train de fumer.
La grenouille vient le voir, en faisant semblant de fumer. "Papa, je fume une cigarette !"
Le Daddy lui dit : "Tu sais, ce n'est pas beau. Et puis, les enfants n'ont pas le droit de fumer des cigarettes."
La grenouille, regard perplexe puis malicieux : "Je fume une clope !"

La grenouille, 28 mois
Nous sommes dans la voiture, et comme souvent quand elle se retrouve avec une de ses petites barrettes entre les mains, la grenouille fait mine de fumer. Je lui dis que, quand même, ce n'est pas très beau. Et là, elle me répond, très sérieusement : "Mais enfin maman ! C'est pour de faux !" (Encore heureux !)

La grenouille, 29 mois
On se balade dans la rue, la grenouille, le Daddy et moi. La grenouille se promène, nonchalamment, barrette entre les doigts, pour la porter de temps en temps à sa bouche, avant de souffler. Oui le geste et même l'attitude sont très étudiés.
Puis elle s'arrête, met sa barrette à l'horizontale devant sa bouche, un peu comme on le ferait avec une flûte traversière. Là, le Daddy : "Bah, qu'est ce qu'elle fait ? Elle joue de l'harmonica ?"
Et là, je réalise : Non, non, rien à voir avec un instrument de musique. La grenouille est en train d'imiter son père qui roule une clope !

De tous ces petits détails de la vie, la grenouille ne rate rien et ne manque pas de nous le faire savoir à un moment ou à un autre. J'avoue ne pas trop savoir comment réagir : elle imite simplement, sans savoir si c'est "bien" ou pas. Et comme elle le dit c'est "pour de faux", comment lui expliquer alors que c'est mauvais pour la santé ? 
Je ne la gronde jamais pour ça. Quelle différence pour elle entre imiter maman qui se maquille et papa qui fume ? Je lui dis simplement que ce n'est pas très beau.

Et vous, avez vous du faire face à des scènes d'imitation embarrassantes ?
Vous fumez ? Comment réagissent  vos grenouilles ?

jeudi 22 mai 2014

La Fête des Mères en Fleurs

J'adore les fleurs. Et j'adore recevoir des fleurs (ce qui est bien trop rare … message à peine caché au Daddy). Elles apportent de la vie et de la couleur dans la maison, tout en faisant flotter un parfum délicat (oui, les fleurs, ça me donne un côté lyrique).

Quelle ne fut donc pas ma joie lorsqu'un beau matin un livreur sonne à ma porte pour me livrer ce magnifique bouquet.


Un joli bouquet rond dans un camaïeu de rose, avec des pivoines, des roses et … (oui, j'aime les fleurs mais je suis un peu une truffe pour les nommer)


Mais qui avait envoyé ces fleurs, me direz-vous ? S'agirait-il d'un admirateur secret ? Le suspense est intense.

Que nenni. J'ai eu l'honneur de recevoir ce bouquet de la part d'Interflora pour me souhaiter une joyeuse Fête des Mères un peu en avance et  pour égayer cette journée. Il remplit donc sa mission haut la main et trôna fièrement dans le salon, devenant plus beau de jour en jour.


Je crois que le plus beau dans un bouquet, c'est un peu l'effet de surprise et le message qu'il envoie : "Je t'aime et je pense à toi", qu'on le remette en main propre ou qu'on le fasse livrer à l'autre bout du monde.

Si vous voulez surprendre votre maman, je ne peux que vous conseiller de vous rendre sur le site d'Interflora qui propose une très jolie sélection de bouquets pour la Fête des Mères et propose la livraison partout en France et ailleurs. Celui que j'ai reçu est le bouquet Maman (qui bénéficie actuellement d'une promotion ;) )

Quant à moi, je travaille sur le cadeau pour ma maman, mais chut …

Et vous, vous allez offrir quoi à votre maman ?