Dans la partie 1, je vous racontais comment il avait été question de déclenchement et comment nous avions vécu nos dernières heures avant l'arrivée programmée de la grenouille.
19h00 : Mes beaux-parents, le Daddy et moi assis autour de la table de la salle à manger. On discute,
on discute, mais petit à petit, je ne suis plus vraiment là et
n'écoute plus que d'une oreille distraite. Il se passe un truc
bizarre et mon bas ventre devient mon centre d'attention. J'ai des
contractions et je commence à les « sentir ». Ces
contractions qui jusque là n'avaient jamais été douloureuses
commencent à ressembler davantage à des douleurs de règles. Rien
d'hyper douloureux, mais je les sens. Je regarde l'horloge, pendant
que la conversation suit son cours, j'ai des contractions environ
toutes les cinq minutes. La conversation prend fin, on se dit au
revoir, on prépare le repas (et c'est choucroute, les amis !
Non, nous n'avons peur de rien), on se met à table et pendant ce
temps je commence à faire part de ce qui se passe au Daddy. Par
précaution, on décide d'aller à l'hôpital après le repas, au cas
où. Je prends une douche et on met la valise dans le coffre pour
prendre tranquillement la direction de la maternité, qui n'est (ou
devrais-je dire n'était) qu'à quelques minutes de la maison.
22h00 : Arrivée à
la maternité : il fait nuit, l'hôpital est « fermé »,
on passe donc par les urgences. Après les formalités administratives, on
monte au premier étage (je suis une guedin, je ne prends pas
l’ascenseur, non, non, moi je prends les escaliers !) et on entre
dans le centre de maternité. Voilà le bureau des sages femmes.
L'une d'elles (à moins que ce ne soit une aide soignante) nous
accueille d'un « il faut sonner avant d'entrer » des plus
sympathiques. Bien, welcome ! Et sinon, bonjour ! On
présente la situation, mais vu que je ne me tords pas de douleur et
arbore un grand sourire, les sages-femmes plaisantent et disent que
ce n'est visiblement pas pour tout de suite, ce qui agace un tantinet
le Daddy. Puis l'une d'elles se rappelle avoir vu passer mon dossier
et que le travail était déjà un peu avancé. On me place donc sous
monitoring et on m'examine : ça n'a pas vraiment bougé depuis
midi, je suis ouverte à 2,5. On nous propose deux solutions :
rentrer chez nous et revenir quand le travail sera bien avancé ou
rester ici, sachant que la maternité est surchargée et qu'aucune
salle d'accouchement n'est libre (étant donné qu'elle était
déserte dans l'après-midi, je pense qu'on peut dire que nous sommes
abonnés à la poisse, comme j'en parlais aussi là). Après un
moment d'hésitation, nous choisissons la deuxième option : de
toute façon, il faudra revenir au plus tard demain à 7h pour le
déclenchement. Autant rester ici et essayer de me reposer. Je suis
donc placée en attente dans une salle, allongée sur un lit. Un
autre couple arrive et est installé dans la même salle, la jeune
femme a clairement l'air de souffrir le martyr, elle respire très fort et
gémit, elle en vient même à vomir de douleur (bon appétit, bis) …
Bien, j'essaie de faire abstraction de ce qui se passe autour de moi
(et de ne pas paniquer !), de ne pas me concentrer sur mes
contractions (et sur les vomissements de la voisine) et essaie de trouver le sommeil … En vain. Finalement,
je propose au Daddy de rentrer, je n'arriverai pas à me reposer ici,
je préfère être au calme à la maison. Nous voilà donc repartis.
01h00 : Arrivés à
la maison, les contractions commencent à être franchement douloureuses. Je vais
m'allonger sur la canapé pour essayer de dormir un peu, mais j'ai
vraiment mal. Je me concentre sur ma respiration, je ferme les yeux,
je gémis de douleur et je commence à ne plus avoir bien conscience
de ce qui se passe autour de moi, je ne sais plus trop si je dors ou
si je suis dans ma bulle. Mes souvenirs se brouillent et mes cours de préparation à l'accouchement ne sont plus qu'un lointain souvenir.
02h30 : le Daddy
vient me voir et me dit qu'on va retourner à la maternité. Il
calcule le trajet en fonction des contractions : je me prépare,
contraction, je descends les trois étages, contraction, je monte
dans la voiture, contraction, il roule, contraction, il grille un feu
rouge, contraction ...
Nous revoilà à la
maternité. Je me pose dans l'espace d'attente sur une chaise. Le Daddy va sonner à la porte, une femme lui ouvre, « c'est complet »,
et referme la porte … Je me tords de douleur sur la chaise en métal,
on attend, on attend … Le Daddy ne tient plus et va leur demander
fermement de faire quelque chose. On m'installe finalement dans une
salle qui n'est pas une salle d'accouchement, « en attente »,
car toutes les salles d'accouchement sont occupées. J'apprendrais
par la suite qu'une femme s'est vue accoucher dans la chambre dans
laquelle on l'avait installée, sans péridurale, pour cause de
manque de place et d'accouchement rapide. Il paraît qu'on
l'entendait crier pendant qu'on attendait. Je dois dire que je ne me
rappelle de rien, trop concentrée que j'étais sur ma respiration
(et j'ai envie de dire : heureusement !).
Je suis donc dans cette
salle d'examen. On m'installe le monitoring. J'essaie de gérer les
contractions comme je peux, j'ai l'impression d'être en dehors de
mon corps ou au contraire complètement centrée et refermée sur
moi-même. Je ne me rappelle pas, ou très peu, de ce qui se passe
autour de moi. Je ne sais plus si j'ai parlé ou ce que l'on a pu me
dire. Pour la faire brève, je suis passée en mode autiste. Je me
rappelle surtout que j'étais complètement lessivée et que je
m'endormais sur l'épaule du Daddy entre les contractions. En gros,
je devais faire des micro-siestes de 25 secondes et j'ai l'impression
d'avoir passé ces quelques heures les yeux fermés à alterner
« j'ai mal » / « je dors ». Je crois que le
Daddy essayait de faire des blagues de temps en temps mais que je
n'étais pour ainsi dire pas vraiment réceptive. Je me rappelle
avoir dit que je n'arriverai jamais à pousser, que je n'aurais pas
assez de force et que j'avais peur de passer pour une chochotte à
gémir comme une fillette. Combien de fois est-on venu m'examiner ?
Combien de personnes sont venues me voir ? Combien de temps cela
a-t-il duré ? Je n'en ai pas la moindre idée.
Finalement, on vient
m'examiner en me disant qu'une salle d'accouchement vient de se
libérer et que nous sommes deux à attendre. La plus avancée dans
son travail sera donc prioritaire.
Serai-je la plus chanceuse des deux ou devrai-je encore attendre ? La suite dans le prochain et dernier épisode !
Rolala quelle aventure !! A première vue l'amabilité du personnel n'est pas la priorité dans cette maternité ... Hâte de savoir la suite ^^
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