samedi 24 mai 2014

Et c'est ainsi qu'elle est née (Part 3 … et fin)

Rappelez vous, lors du dernier épisode, je vous avais laissé en plein suspens : après être devenue complètement autiste, je me retrouvais, pour cause d'embouteillage à la maternité, en compétition avec une autre parturiente pour accéder au Saint Graal : la salle d'accouchement !

On m'examine : je suis ouverte à 8, je passe en salle d'accouchement (yayyyyyyy !).
On m'installe et on me propose la péridurale. Moi qui m'étais dit qu'on verrait mais que j'aimerais accoucher sans péridurale, l'accouchement naturel c'est trop chouette, blablabla, j'avoue que mes grands principes ont foutu le camp au fur et à mesure que la douleur s'intensifiait. J'ai alors entendu un grand OUI sortir de ma bouche, avant même que la sage femme n'ait fini sa question.

L'anesthésiste arrive, on fait sortir le Daddy. Je fais part à qui veut l'entendre de ma peur de passer pour une chochotte car je n’arrêtais pas de dire que j'avais mal mais surtout que je gémissais à chaque contraction pour m'aider à supporter la douleur (oui, accoucher te fait faire des choses étranges : au mieux tu couines, au pire tu hurles). Là, l'anesthésiste me dit que j'ai le droit de foutre une beigne à la première personne qui me dit que je suis une chochotte. La péridurale était quelque chose qui me faisait un peu peur avant l'accouchement (vu la taille de l'aiguille et le côté barbare, rien d'étonnant) mais aussi surprenant que cela puisse paraître, je n'ai pas eu mal du tout et n'ai même rien senti (sans rire !). Peut être que la douleur m'a semblé dérisoire par rapport à la douleur des contractions.

Le Daddy rentre une fois que tout le bordel est posé.
Et là, la délivrance (enfin pas encore tout à fait, si l'on respecte la jargon de l'accouchement) ! Je reprends des couleurs, j'ai davantage conscience de ce qui se passe autour de moi, je revis ! Je sens encore les contractions, encore de très légères douleurs sur le côté droit, mais je peux enfin prendre part à une conversation et partager ce moment avec le Daddy ! C'est même rigolo de pouvoir dire : oh tiens, j'ai une contraction ! Ah ah ah, même pas mal !

Puis le moment tant attendu arrive : on me prépare pour l'accouchement. Pieds dans les étriers, le Daddy à mes côtés, la gynécologue qui arrive et en avant Simone ! Je suis d'attaque. La sage-femme perce la poche des eaux. Je pousse en expirant très très lentement comme me l'a appris la sage femme lors de la préparation à l'accouchement, on dirait un ballon de baudruche (rouge, le ballon) qui se dégonfle. Le personnel encadrant m'encourage en me disant que je pousse comme une chef, mais quand même, ça serait mieux que je bloque carrément ma respiration. Le ballon de baudruche (à savoir ma tête … non mais faut suivre un peu !) passe donc au violet et arrête de se dégonfler. J'y mets tellement toutes mes forces que j'ai les bras tout endoloris (et le Daddy la main broyée) et que des petites veines éclatent sur mon visage (je m'en rendrai compte plus tard. Amis du glamour … bonjour !)
J'ai beau pousser, la grenouille ne semble pas vouloir sortir. Alors là se déclenche une procédure d'urgence : la grenouille est en souffrance, il faut la sortir et vite ! On fait donc sortir le Daddy de la salle, le temps de dégager la grenouille avec les spatules. La manœuvre ne prend que quelques minutes (mais c'est quand même une sacrée boucherie … épisio, spatules, je te fais pas un dessin) et quand le Daddy rentre dans la salle, la grenouille est presque déjà née. Elle regardait vers le plafond au lieu de regarder vers le sol, ce qui empêchait sa sortie et nécessitait le recours aux spatules (et à l'épisiotomie … oh mon amie !). A cela s'ajoutait qu'elle avait le cordon ombilical enroulé autour de l'épaule (oui, elle voulait déjà faire son originale, le cordon autour du cou, c'est so 2010 !). Cordon que, il faut le souligner, le Daddy coupera, non sans courage, lui qui peut tourner de l'oeil à la simple vision d'une goutte de sang (c'était donc une bonne chose qu'il sorte au moment des spatules) et qui ne savait pas s'il en serait capable et que tout le monde avait mis au défi. 

Et puis, finalement, à 6h15, la voilà, sur moi, cette petite chose chevelue toute violette (elle aussi !) et gluante, mais que je suis si heureuse de rencontrer. Mais elle est toute molle, et puis elle n'a pas crié, ni pleuré … Elle va bien ? Je m'inquiète le temps d'une seconde (et ce n'est que le début de ma vie de maman !), jusqu'à ce qu'elle ouvre grand ses yeux (mais alors, très grand !) et plonge son regard dans le mien, au moment même où la sage femme la saisit pour la prendre et l'amener dans une autre salle.
Mais pourquoi ?! Eh oh, vous allez où comme ça ? Qu'est ce qui se passe ?
Le Daddy me regarde avec les yeux écarquillés et interrogateurs, genre « qu'est ce que je fais ? ». Là, ni une ni deux, je lui demande bien évidemment de la suivre et de rester avec notre bébé. Il ne manquerait plus que la première personne qu'elle voit et qui lui parle soit une parfaite étrangère avec une charlotte sur la tête !

Me voilà donc en tête à tête avec la gynéco (enfin en l’occurrence c'est pas vraiment de ma tête de baudruche qu'elle s'occupe). Elle s'occupe de mon placenta (miam), me recoud, me tape vite fait la discut' mais ni elle ni moi ne sommes très inspirées, ça prend une plombe, je m'impatiente et je n'ai qu'une obsession : voir mon bébé, ma grenouille, l'avoir contre moi, savoir qu'elle va bien. C'est long, c'est trèèèèèès long.

Trois quart d'heure plus tard, voilà le Daddy qui passe le pas de la porte avec notre grenouille dans les bras, fier comme c'est pas permis, un énorme sourire aux lèvres : « elle fait 2,850 kg ». Il la pose sur moi, pour ce moment tant attendu de peau à peau. Elle est contre moi, le Daddy à nos côtés, nous voilà tous les trois, nous voilà … une famille !

Et vous, comment se sont passés vos accouchements ? Quel souvenir en gardez vous ? N'hésitez pas à m'envoyer vos récits d'accouchement par mail si vous voulez que je les partage dans un article ;)


Les autres épisodes :
Part 1
Part 2

1 commentaire:

  1. Et vous voilà maman et papa d'une adorable petite puce que vous chérissez et que nous aimons tous. Les douleurs sont loin et les joies si présentes.

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