mardi 29 avril 2014

Un deuxième ?

C'est la question qui se pose, qu'on me pose, que je me pose en ce moment. Les bébés et les femmes enceintes pullulent autour de moi et avec eux la fameuse question : "Et vous, le deuxième, c'est pour quand ?" Of course, on y pense mais à dire vrai, cela me terrorise (et j'exagère à peine). Pour le premier, j'étais dans l'insouciance, dans la découverte, l'inconnu … Maintenant je sais (plus ou moins) ce qui m'attend et je ne suis pas certaine d'être assez forte.

Evidemment, je me dis que je ne serai pas la première ni la dernière et que bien d'autres ont réussi (ou survécu tout du moins) avant moi.
Evidemment, ça serait tellement beau d'être à nouveau enceinte (le diabète gestationnel en moins mais toujours sans nausées SVP), de sentir ce petit être grandir en moi.
Evidemment, j'imagine parfaitement la grenouille en grande soeur, elle qui aime tellement jouer à la maman et est si protectrice.
Evidemment, j'ai toujours une pointe d'émotion quand je regarde sur les blogs ou Pinterest ces photos de frères et soeurs si complices. Moi même j'ai tissé des liens très forts avec ma soeur et je m'en voudrais de priver la grenouille de ce trésor.
Evidemment, je sais que je recevrai deux fois plus d'amour, de sourires, de bonheur au quotidien …

Mais …
Parce que, oui, forcément il y a un "mais" …

- Suis-je prête à faire face à nouveau au manque de sommeil, moi qui suis atteinte du syndrome "marmotte" ? Quand c'est le premier, on peut se reposer pendant qu'il dort mais quand c'est le deuxième et que le premier réclame votre attention et ne veut plus dormir, ça se passe comment ?
- Suis-je prête à refaire face aux douleurs d'après l'accouchement, celles qui durent, qui vous laissent changée, qui vous meurtrissent dans votre chair et dans votre intimité ?
- Suis-je prête à faire face au chaos ? Moi qui manque cruellement d'organisation (malgré mes bonnes résolutions) et qui me noie déjà avec un seul enfant (bien que je progresse), je n'ose même pas imaginer le chaos absolu que représente l'arrivée d'un deuxième. Et puis, on retrouve lentement un équilibre, alors suis-je prête à basculer à nouveau ?
- Qu'adviendra-t-il de notre couple ? La naissance de la grenouille a été une révolution, et tout n'a pas toujours été rose (bien que ce soit une fille). Les tensions, les non-dits, la distance s'étaient discrètement immiscés entre nous et nous gardons l'un comme l'autre un souvenir "mitigé" de la première année de la grenouille. Aujourd'hui, tout va bien, nous arrivons à retrouver du temps pour nous, ensemble mais aussi chacun de notre côté, et cela fait un bien fou. Je crois que c'est ce que j'appréhende le plus dans l'arrivée hypothétique d'un deuxième : ce sentiment de solitude, d'isolement et d'incompréhension, le fait de se sentir débordée et d'avoir parfois l'impression d'être une merde parce qu'on ne gère rien.
- Serai-je capable d'aimer autant ce nouvel arrivant, de lui consacrer autant de temps et d'attention ? N'y aura-t-il pas de préférence ? J'ai allaité la grenouille seize mois, n'ai repris le boulot qu'à ses neuf mois et travaille actuellement à mi-temps : pourrai-je faire de même pour le deuxième ? Et sinon, cela ne créera-t-il pas une certaine frustration voire culpabilité (ah, la fameuse culpabilité qui poursuit les mamans quoiqu'elles fassent !) ?

Comme d'habitude, je me pose peut-être beaucoup trop de questions et, comme j'en discutais une fois avec ma belle-soeur, je crois qu'il faut une sacrée dose d'inconscience pour faire un enfant. Mais la retrouve-t-on un jour ?

Bref, rassurez moi ou achevez moi, mais dîtes moi comment cela s'est passé pour vous ! Et pour les mamans d'un seul enfant, vous envisagez comment le deuxième ?


3 commentaires:

  1. Hello
    c'est rigolo, en te lisant que je me retrouve tout à fait. Il m'a fallu du temps pour me decider à faire un 2eme. j'etais prete pour la grossesse mais pas sure pour le apres "ok c'est balot".
    Et on s'est lancé. Et c'est arrivé tres vite et la............... j'ai eu du mal.... Je crois que le 1er mois, j'ai eu qqles soirées difficiles. mon mari me retrouvait au lit à moitie en larmes. je lui disais qu'on avait peut etre fait une belle betise, est ce qu'il fallait vraiment le garder, ce n'est pas comme un meuble avec un service apres-vente donc si ca se passe mal, tu auras imposé ca à ton ainé et au petit nouveau, notre couple survivra t il (il y en a eu tellement qui se separait apres le 2eme que forcement ca inquiete).....
    Bref, j'ai passé qqles mois dans l'inquietude de notre decision.
    et finalement, aujourd'hui, je suis à 1 mois et demi du terme, et je crois que je ne me pose plus la question. mon ainé s'est (presque) assagi. Il aurait 3.5 ans et je pense que ca se passera bien. j'ai hate d'y etre.
    merci en tout cas pour ton message. A l'époque, j'avais l'impression d'etre la seule comme ca et ca apporte une certaine culpabilité, et finalement NON. j'en ai aussi discuté avec la sage femme ce qui m'a fait bcp de bien. Courage :-)

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    1. Merci pour ton message !
      En effet, ça fait du bien de voir qu'on n'est pas seule à flipper comme une malade et à se retourner le cerveau ;)
      Cet article était rédigé depuis un petit moment, mais c'est après avoir eu une discussion avec une autre maman qui partageait mes appréhensions que je me suis décidée à le publier. Du coup, je suis heureuse de voir que d'autres mamans s'y reconnaissent.
      A bientôt et belle fin de grossesse à toi !

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  2. OOOh je me retrouve moi aussi...A l'epoque car moi c'est fait depuis bientôt 2 ans. J'avais peur d'accoucher, peur d'avoir trop attendu ( l'ainé avait 5 ans ), peur de ne pas l'aimer car j'aimais trop mon premier...à en pleurer...Et puis pour le premier tout est différent, c'est la decouverte de tout comme tu dis, là on a beaucoup plus d'inquietude...Mais au final c'est ça qui apporte tout le positif! L'acquis fait qu'on est plus serein pour tout plein de choses qui sont les plus importantes et comme tu dis l'amour que se portent mon fils et sa fille n'a pas d'égal! Même quand ils se disputent ils apprennent à s'affirmer!
    Par contre je ne te dirais pas que c'est tout rose...Je pourrais même dire que pour mon cas la solidité du couple a eu du mal à s'en sortir et on s'en sort à peine...Il faut être consciente dès le début que l'on est forte, que l'on est pas un objet et que notre amoureux est celui qui a rendu ces deux magnifiques choses aussi jolies ! Et il faut parler, beaucoup et accepter que ce soit difficile.
    Mais pour ce qu'il est de l'amour, ça ne s'explique pas mais le même amour inconditionnel nous envahit au premier regard, la même sensation de plénitude nous enrobe quand on sent son odeur de bébé si particulière et il est totalement normal de se poser toutes ces questions quand bébé est dans notre bidou car on ne l'a pas encore rencontré!

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