jeudi 7 mars 2013

C'est la ga-lait-re ! (la suite)

Suite à mes grandes interrogations et à mon cruel dilemme dont je vous parlais , ainsi qu'à vos nombreux commentaires, conseils, témoignages ou suggestions (pour lesquels je vous remercie énormément), je suis allé voir un homéopathe, de façon à obtenir un autre avis médical (puisque  l'alternative des laits végétaux rejetée par ma pédiatre avait été conseillée à certaines d'entre vous par un médecin) quant au sevrage de la grenouille et surtout au choix du type de lait pour prendre le relais malgré ses allergies (au lait donc, mais aussi à l'arachide et à l'oeuf).

Rendez-vous était donc pris la semaine suivante. Et là, j'avoue que j'ai été assez surprise (voire désarmée). Je suis passée de la pédiatre qui rejette les "laits" végétaux et s'accroche aux laits artificiels de peur de ne pas répondre aux besoins nutritionnels de la grenouille à un médecin qui me dit : "du lait ? mais pour quoi faire ?"

Selon lui, l'alimentation lactée ne correspond visiblement pas à ma grenouille et il est donc inutile de s'obstiner. Il n'y a aucune nécessité à remplacer mon lait par un autre lait, une alimentation diversifiée suffit à couvrir ses besoins. "Quand un veau arrête de téter sa mère, vous croyez qu'il fait le tour des magasins de diététique pour savoir ce qui lui correspond le mieux ? Non, il mange de l'herbe et c'est tout !" Hormis le fait que ma grenouille n'a que peu de points communs avec un veau, je dois dire que son discours se tient et qu'on se prend peut-être beaucoup la tête pour quelque chose de naturel à la base, c'est à dire le sevrage.

Il avait également l'air de rejeter la consommation de lait dans notre société, lait que nous consommons en trop grande quantité et qui n'est pas adapté à notre organisme. Pour lui, nous sommes toujours dans l'optique d'après-guerre et la promotion intensive de l'industrie laitière à l'époque pour relancer l'agriculture française. Et évidemment, les laits de croissance ne seraient qu'un argument marketing des industriels du lait pour faire boire du lait à nos enfants et le vendre un lait plus cher, ce qui n'est pas faux selon moi.

Je pourrais donc, si je le souhaite, donner du "lait" végétal à la grenouille, par exemple au petit déjeuner, avec du cacao ou des céréales, accompagné d'une compote ou d'un fruit frais, mais cela ne revêt absolument pas de l'obligation et il n'y a aucune nécessité à vouloir systématiquement remplacer les tétées par un aliment lacté, et nul besoin selon lui de compléter avec des huiles. Il faudrait donc sortir du schéma traditionnel : un biberon le matin, un biberon le soir et un laitage au goûter.

Le plus désarmant dans cette histoire, c'est d'être bombardée de recommandations opposées : "donnez absolument du lait de croissance à vos enfants, surtout pas de lait de vache tout simple ou de "lait" végétal (sans quoi vous serez une mauvaise mère qui met en danger son enfant en l'exposant à de multiples carences) !!!" / "Pourquoi leur donner du lait ? Ce n'est pas une nécessité ! (sans quoi vous passez pour une mauvaise mère victime de la société de consommation prête à donner n'importe quoi à sa grenouille sous prétexte qu'elle a vu des pubs à la télé)"


Finalement, je crois que je ne me reconnais sur ce point dans aucun des deux médecins ou dans un peu des deux, parce que j'ai un peu eu l'impression de passer d'un extrême à l'autre et que j'ai besoin d'une voie du milieu pour me rassurer.
Je pense donc que je vais effectivement sevrer ma grenouille en lui proposant des "laits" végétaux car il ne s'agit plus d'un bébé et certains, voire la majeure partie, de ses besoins sont couverts par le reste de son alimentation. J'ai de plus noté que sur les briques de boissons végétales est indiqué que "cet aliment ne convient pas en aliment exclusif aux enfants de moins de 12 mois", cet avertissement ne concerne donc plus ma grenouille. Cependant je vais essayer de lui proposer une alternative pour chacune des tétés. Il s'agit pour moi d'une démarche plus psychologique que nutritionnelle, tout d'abord pour me rassurer, mais aussi pour la grenouille, pour qu'elle n'ait pas l'impression de perdre quelque chose. Elle aura donc droit à du lait avec des céréales le matin, un yaourt au goûter (de soja, de riz ou une crème à l'avoine, de façon à varier les plaisirs), et je n'ai pas encore vraiment de solution pour le soir : peut être un biberon, peut être un peu de lait ou de crème dans une purée, peut être une bouillie de céréales …  en introduisant tout cela au fur et à mesure et en enlevant les tétés progressivement évidemment. Tout ceci évidemment si la grenouille suit le mouvement et si tout se passe comme prévu, car mademoiselle sait déjà très bien ce qu'elle veut et e qu'elle ne veut pas et ne se gêne pas pour le faire savoir.

La machine est donc lancée, un biberon traine dans la cuisine depuis déjà un petit moment, le placard se remplit de briques de "lait" en tous genres, je commence à l'imaginer avec un biberon entre les mains …

J'ai hâte de lui faire découvrir de nouvelles choses, de nouvelles saveurs, de la voir prendre encore un peu plus d'indépendance mais j'avoue avoir un peu la boule au ventre de mettre fin à cet allaitement qui nous lie depuis sa naissance, pour lequel je me suis battue et qui fait partie de notre routine, de nos moments câlins, de cette relation si particulière qui nous unit. Je sais que c'est un nouveau départ qui s'offre à elle comme à moi, une nouvelle forme de liberté mais je dois aussi avouer que je ne le fais pas vraiment de gaieté de coeur. Il s'agit plus d'un "il faut" que d'un "je veux" et j'espère avoir la force de lui refuser ce qu'elle me réclamera immanquablement le matin en se réveillant, avec sa petite bouille pleine de sourire et de sommeil, en me montrant notre chambre et en me disant "maman" en pointant ma poitrine de son petit doigt.

Et vous, comment avez vous abordé le sevrage de votre grenouille ? Cela a-t-il été difficile ?

2 commentaires:

  1. Oh quel bien fou ça m'a fait de lire ton message ! Parce que l'on a souvent des avis extrêmes concernant les "pro-lait" mais très peu d'avis extrêmes concernant ceux qui sont contre. Donc, c'est très intéressant d'avoir les deux pour pouvoir enfin se faire une idée !
    Je vais m'y mettre moi aux laits végétaux petit à petit principalement à cause de cette huile de palme omniprésente dans son lait sans PLV.

    Concernant l'arrêt de l'allaitement que j'ai fait à ses presque 6 mois. Comme j'étais poussée par le papa depuis les 3 mois de la petite, je n'avais pas vraiment pris le temps de réaliser et de réfléchir à ce que je voulais vraiment...Alors j'ai commencé et ça a coïncidé avec le moment où la petite commençait à ne plus trop avoir d'appetit..Alors en une semaine c'était fini.
    Et j'en ai été un peu bouleversé peu après et encore aujourd'hui, deux mois après. J'ai des flashs de nos moments tendres et j'avoue que ça me mets un peu la boule à la gorge...Aussi d'être passé au lait, decouvrir son allergie, ce n'était pas un cadeau.
    Mais elle n'a pas eu l'air d'en souffrir plus que moi..

    Quant à toi, c'est super qu'après 16 mois tu l'allaites encore ! Essaies de commencer pour voir si elle ressent le besoin que tu imagines qu'elle pourrait avoir parce que souvent c'est nous qui ressentons le plus grand manque. Il faut aussi que tu en ai envie, elle suivra sûrement ton envie et sera peut être sûrement très curieuse de faire comme vous. Vu qu'elle est vive d'esprit tu peux lui dire que ni maman ni papa ne prends le sein, qu'elle commence à devenir une grand fille et doit decouvrir d'autres bonnes choses tout comme papa et maman.
    Moi j'ai commencé par lui donner le biberon en position allaitement et le fait encore dès fois aujourd'hui car elle tourne encore sa tête le soir. Nous avons toujours nos yeux fixées l'une à l'autre et la proximité.
    Tu peux dèjà commencer par lui proposer le biberon et finir avec le sein. Après les nouveaux goûts vont peut être lui plaire et elle preferera l'autonomie de prendre son bib toute seule comme une grande. Tu peux même prendre sa poupée préférée ( si elle en a une ) et lui demander de faire la petite maman en lui mimant le fait que la poupée grandit et se dit "chouette un biberon" ;-)

    Bref, n'oublies pas de faire comme tu le sens, ce n'est pas non plus très grave, elle ne va quand même pas avoir envie de têter jusqu'à ses 5 ans ! Si tu n'es pas prête elle ne le sera pas...

    Alice

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  2. Ce temps de peau, de succion, de lèvres humides, de regards saouls, de goutte de lait qui roule vers le menton, cette petite main qui s'accroche, cette parenthèse de confiance et d'abandon, de rots qui délivrent, je l'emporte comme un souvenir entre l'écrin de mes deux seins.
    Tellement vrai, non? Mais plein d'autres merveilleux moments à venir, d'amour, à partager.

    Mam

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