samedi 5 janvier 2013

Loin des yeux mais pas loin du coeur

J'ai une petite soeur, de ces petites soeurs qu'on a envie de protéger, câliner, consoler et avec laquelle on adore passer du temps pour papoter, délirer, faire du shopping; de ces petites soeurs qui ont une tête d'ange avec leurs cheveux blonds mais qui ont un sacré caractère (de cochon); de celles avec lesquelles on se dispute mais avec qui on finit toujours pas se réconcilier, avant de repartir dans un fou rire.

Seulement voilà, ma soeur a rencontré un Australien, de ces Australiens qui sont beaux, qui sentent bons le sable chaud, mais qui vivent en Australie. Et ma soeur, avec ses envies d'ailleurs et son esprit aventureux, est partie s'installer à l'autre bout du monde il y a maintenant deux ans.

Je me rappelle de son départ, je me rappelle de cette conversation dans la voiture, moi les larmes au bord des yeux : "Mais, et si un jour, j'ai des enfants ?" et elle de me répondre "Ne t'en fais pas, c'est temporaire, avec le chéri on a bien l'intention de revenir s'installer en Europe un de ces quatres". Ma question n'avait rien d'anodin, la notion d'"un de ces quatre" ne me rassurait pas vraiment, puisqu'on parlait déjà bébé avec le Daddy. Trois mois après, j'apprenais que j'étais enceinte. Elle a sauté de joie quand on le lui a appris (malgré les bugs de Skype), j'avais un petit pincement au coeur.

Elle est venue nous rendre visite lorsque j'étais enceinte de quatre mois. Il était initialement prévu qu'elle ne revienne que pour la naissance de la grenouille, mais il était tout simplement inconcevable pour moi qu'elle ne me voit pas enceinte, qu'elle ne voit ce petit ventre s'arrondir qu'à travers un écran, qu'elle soit partie alors qu'il n'était officiellement pas question de bébé et qu'elle me revoit avec un bébé dans les bras, sans phase intermédiaire, comme si ce bébé débarquait de nulle part.

Puis est venue l'heure de l'accouchement, un peu plus tôt que prévu. Je sais qu'elle aurait voulu être là, qu'elle avait prévu d'être là pour la naissance, mais la nature en a décidé autrement. Elle a été la première personne que j'ai eue au téléphone (le Daddy avait déjà appelé les grands parents), dans la salle d'accouchement : "Allô, c'était pour te dire que je tiens ta petite nièce dans mes bras" "-Quoi ?! Déjà ?!"
Elle est arrivée trois semaines plus tard pour faire son premier bisou à sa petite grenouille. Parce qu'en fait "la grenouille", ça vient d'elle.

Ma plus grande crainte, dans cette "relation longue distance", c'était que la grenouille ne connaisse pas vraiment sa tatie, que ça soit sa tatie un peu fofolle du bout du monde, celle qui parle une langue bizarre, qui vit la nuit alors que pour nous c'est le matin, qui a la tête à l'envers et côtoie toutes sortes de bébêtes étranges (je ne parle évidemment pas là de l'Uncle) ... mais un peu aussi cette inconnue, celle qu'on voit, qu'on entend, mais qu'on ne peut pas serrer dans ses bras, celle qu'on ne voit qu'à travers un écran froid.

Je ne suis pas très forte pour donner des nouvelles régulièrement, même à mes amies qui habitent la ville à côté, alors imaginez l'autre côté de la planète ! Ma soeur m'a souvent reproché de ne pas être connectée très souvent sur Skype et de n'avoir de mes nouvelles que par ma mère. J'avoue cependant que depuis que la grenouille est née, je fais beaucoup plus attention et qu'il ne se passe pas une semaine sans que l'on s'appelle avec ma soeur. Internet et Skype ont vraiment changé la donne : au revoir les lettres manuscrites et les cartes postales mais avec l'appel vidéo, c'est un peu comme si elle était à la maison. Ma soeur fait ainsi partie de notre vie quotidienne : elle assiste parfois au repas, aux jeux, au bain … Son visage est un visage familier et sa voix raisonne souvent dans notre appartement, si bien que parfois lorsque le Daddy arrive ou me téléphone, il a l'impression qu'elle est là avec nous.

J'avais un peu peur que la grenouille ne connaisse pas ma soeur, qu'elle ne la reconnaisse pas, qu'elle soit une étrangère. Et j'ai été rassurée lorsque ce 23 décembre, ma soeur a passé le pas de la porte et que la grenouille lui a fait un grand sourire, en lui tendant les bras.

Pour suivre ses aventures, c'est par là : La Vie en rOz

Alors voilà, petite soeur, tu fais un peu chier d'habiter si loin, mais je t'aime.

1 commentaire:

  1. Et toi tu fais chier avec tes articles a la con qui font pleurer.

    Mais je t'aime aussi.

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