mardi 8 mars 2016

Une grossesse attendue mais redoutée (ou le bébé d' « après »)


Assez rapidement après ce drame qui nous était arrivé et même si nous avons laissé à mon corps le temps de s'en remettre, le Daddy et moi avons décidé d'agrandir la famille. J'avais peur mais je ne voulais pas rester sur cet « échec », et je voulais que la grenouille connaisse le bonheur d'avoir un frère ou une sœur. Et puis, si nous voulions cet enfant très fort cette fois-ci, tout irait bien, pas vrai ?

C'est ainsi que vers la mi-avril, alors que le Daddy amenait la grenouille à l'école, je me retrouvais à nouveau à faire pipi sur un bâtonnet et à voir deux traits s'afficher. J'étais heureuse et … terrifiée, tout comme le Daddy à qui j'annonçais le résultat dès son retour de l'école. Et si ça recommençait … J'appréhendais chaque passage aux toilettes. Je guettais le moindre saignement … Je ne voulais pas que ça recommence. J'aurais eu trop mal. Je m'en serais tellement voulu d'imposer cela une nouvelle fois à la grenouille. La grenouille, d'ailleurs, qu'allait-on lui dire ? Que devions nous faire ? La prévenir tout de suite, ou essayer de la « préserver » en lui cachant ? Je ne savais plus. Avec le Daddy, nous nous sommes mis d'accord pour ne pas lui dire tout de suite, pour attendre un petit peu sans trop savoir combien de temps exactement. Mais les enfants sont des éponges à émotions dit-on, et la grenouille ne déroge pas à la règle. Nous avons tenu trois jours, trois petits jours mais trois jours de galère pendant lesquels la grenouille était tout simplement invivable, enchaînant crise sur crise, même au milieu de la nuit, nous ne la reconnaissions plus. Je pense qu'elle sentait que quelque chose se passait et qu'elle en était exclue. C'est ainsi qu'elle a fait ressortir son mal-être et son besoin de savoir. Tout s'est calmé le jour où, à l'heure du déjeuner, je lui ai annoncé qu'un nouveau bébé s'était invité dans mon ventre : un énorme sourire a alors éclairé son visage, mêlant joie et incrédulité. « C'est vrai ? »

Evidemment, une fois la joie de l'annonce passée, elle aussi avait peur : « et il va partir lui aussi ? » Alors pendant les trois premiers mois, nous avons essayé de la rassurer tout en restant prudents … un vrai exercice d'équilibriste. « Il n'y a pas de raison qu'il parte, mais on ne peut pas savoir », « Pour l'instant, tout va bien »

Evidemment, elle a encore flashé sur des petits chaussons « trop mignons pour le bébé » mais nous lui disions qu'il fallait attendre encore un peu.

Et puis les semaines ont succédé aux semaines. Les signes de la grossesse étaient bien présents, même les nausées, celles dont j'avais été épargnée lors de la grossesse de la grenouille (bon, je ne me plains pas, c'était juste des petites nausées). Et puis une échographie de contrôle nous a permis de voir ce petit bout de crevette qui grandissait en moi, avec un petit cœur qui clignotait bien sur l'écran. Quel soulagement … même si l'inquiétude avait du mal à nous quitter complètement.

La grenouille aussi était inquiète, elle ne le disait pas forcément mais elle était couverte d'eczéma comme jamais. Nous avons mis du temps à relier ce problème de peau à ce que notre famille traversait à ce moment là, jusqu'à un rendez vous chez sa pédiatre, qui nous a permis d'ouvrir les yeux. De l'homéopathie, des mots réconfortants, et l'eczéma, comme l'angoisse, nous ont quittés.

Plus le temps passait, plus nous lâchions prise, surtout à l'approche du cap des trois mois. Nous commencions à en parler autour de nous. La sérénité se faisait doucement une petite place dans notre famille. Nous allions enfin être quatre. Tout allait bien.

Arriva alors l'heure de l'échographie du premier trimestre. Bien qu'a priori tout alla bien, nous avons tout de même préféré y aller sans la grenouille, encore trop marqués par l'expérience traumatisante de la dernière fois. Je me demandais si je pourrais enregistrer l'échographie, pour pouvoir la montrer à la grenouille, l'impliquer dans cette grossesse, et la rassurer. Mais, face à l'écran, je n'en fis rien … et je fis bien …

*A suivre*

Et vous, avez-vous vécu une "grossesse d'après" ? Comment cela s'est-il passé ?

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